Origines du DPR

Chroniques de la conception d’une protection efficace contre vespa velutina

Chapitre 1- Comment nous allons lutter contre le frelon asiatique cet été.

« …Ça ne fonctionne pas. » Combien de fois l’avons-nous dite, cette phrase ? Cent, deux cents ? Plus ? Peu importe, c’est le chemin inévitable qui mène aux solutions efficaces.

Je vous propose de suivre avec moi le long périple qui nous a conduit, mon ami et moi jusqu’à l’INPI, organisme officiel dont j’ignorais l’existence jusqu’à une date très récente.

Cette aventure commence en 2020, lorsque je décidai enfin de franchir le pas. J’avais vu passer plusieurs essaims d’abeilles au-dessus de chez moi et étais très tenté d’accueillir ces insectes fabuleux. Ce d’autant qu’il m’avait semblé constater un manque de pollinisation sur mes arbres fruitiers.

Aussi lorsqu’un apiculteur proposa gratuitement des ruches peuplées sur « Lebon-angle », je n’hésitai pas longtemps. Mi-août, elles étaient là, vigoureuses, à voleter pour découvrir leur nouvel environnement…

Début septembre, j’avisai la présence d’une grosse abeille devant la ruche, abeille qui tenait un « sur place » impeccable. Impressionné par cette prouesse, cette maitrise du vol, j’approchai et constatai (horreur !) qu’elle n’arborait pas les bonnes cocardes sur le fuselage ! Je venais de faire la connaissance de vespa velutina. Dans la demi-heure qui suivit, Internet cracha un flot de données desquelles il ressortait que :

– « Il ne faut surtout pas écraser un frelon asiatique ».

– Le diaâââble est dans la place…

– Moyennant un tarif rond, un désinsectiseur professionnel était prêt à risquer sa vie pour le bien de la planète.

Je retournai donc auprès de la ruche et appliquai verticalement, et de haut en bas, un coup de raquette de badminton sur l’intrus qui manifesta son mécontentement par des gestes désordonnés puis une immobilité définitive. Attentif, J’attendais la venue de la cohorte céleste censée venger le vespacide dont je m’étais rendu coupable. Mais rien ne vint et je l’attends toujours.

Dans les jours qui suivirent, j’eus à répéter plusieurs fois cette action. Il devenait évident que d’autres mesures devaient être prises. Aussi me rendis-je chez mon fournisseur de matériel apicole pour faire l’acquisition de moyens de protection manufacturés. J’optai pour un bouclier « Stop-it » et un piège de couleur rouge, le must de ce qui se faisait à cette époque.

Le premier dispositif s’est montré efficace. Temporairement. Il tient les frelons à distance ce qui permet aux abeilles de s’élancer. Hélas, lorsque le nombre de prédateurs augmente, au fur et à mesure que la saison avance, on finit par atteindre le niveau de saturation. Toute abeille qui sort se fera prendre. A ce stade-là, je l’avoue… j’ai triché. J’avais effectué des recherches autour de chez moi et découvert trois nids. Le GDSA auquel je suis affilié est intervenu pour les détruire. Dès lors, le calme est à peu près revenu, permettant une fin de saison normale.

J’observais quand même quelques points à améliorer avec le Stop-it. Ayant une ruche Langstroth, le bouclier devait être modifié pour tomber bien en place et obliger les abeilles à passer au travers. Dès qu’il y a un espace de 4-5 mm entre ruche et protection, elles en profitent pour sortir, créant un point où elles sont en contact direct avec les frelons. Ceci nuit beaucoup à l’efficacité. Le premier enseignement était tiré :

Règle n° 1 : le dispositif doit être parfaitement adapté à la ruche.

C’était mon premier contact avec le frelon et juste un tour d’échauffement. Je savais déjà que cela recommencerait chaque année et Il était inconcevable de rester les bras ballants à ne rien faire. Par ailleurs le gdsa en manque de bénévoles m’avait sollicité pour participer à la destruction des nids et j’allais saisir « la perche » qu’il me tendait.

Il me faudra un peu de temps pour mettre la suite par écrit. Il est important de tout expliquer pour que vous puissiez bien comprendre le cheminement. Profitez du calme, les frelons dorment encore. Et nous serons prêt pour les accueillir lorsque viendra le moment…

Chapitre 2 – Une rencontre inespérée

“…Dark Vador sors de ce corps !”

C’est décidé, 2021 sera l’année de l’offensive. Il est indispensable de lutter contre le frelon à pattes jaunes dit « asiatique », et cela doit commencer dès le début du cycle. Parce que oui, le développement du frelon suit un cycle. Fondatrice isolée au printemps, puis petit nid à hauteur d’homme, et enfin, énorme « pinãta » haut perchée en fin de saison. J’en ai encore trouvé après la chute des feuilles, et malgré les destructions de l’automne précédent, je doute d’être tranquille cette année. « …Petit prétentieux, croire que ton action a eu un quelconque effet sur la dynamique de ce lilliputien boulimique ! »

Je place donc des pièges « faits maison » aux cinq coins du jardin… Un jardin n’est pas forcément carré. Parallèlement à cela, je m’informe sur cette espèce HPI (haut pouvoir invasif), fais l’acquisition de matériel de protection et fabrique une épuisette de capture car j’ai bien l’intention de défendre mes abeilles, de me dresser entre elles et velutina en criant « vous ne passerez paaas ! »

Une bonne nouvelle arrive au printemps. Le GDSA va collaborer avec ma commune pour détruire les nids de frelons sur le domaine public. Cela s’ajoutera à nos interventions auprès des particuliers qui le demandent. Etant inactif à temps plein, je vais me retrouver en pole position pour intervenir à la moindre suspicion de nids.

Parallèlement à ça, j’ai mis une annonce sur « lebon-endroit » pour tenter de rallier les bonnes volontés désireuses de se joindre au combat.

Le jour tant attendu arrive enfin : « …Allo, triple zéro ? Il y a un nid de frelons à détruire… »

C’est ainsi que je me retrouve un soir devant la haie d’un magasin de carrelage, alors que l’activité humaine commence à faiblir. Bien que caparaçonné des pieds à la tête, je n’en mène pas large. Je vais affronter l’Animal sur son terrain, m’exposer volontairement à la horde sauvage d’ouvrières assoiffées d’hémolymphe qui défendra son nid jusqu’à la mort.

Ça a fait « pshiiit » lorsque la mousse insecticide est sortie de la bombe. C’est tout… Puis les frelons ont commencé à tomber par terre en se tordant. J’ai eu la faiblesse de remettre du produit chaque fois qu’une bête sortait. Comme si je devais dégommer à coup de gousses d’ail une équipe de foot vampiresque sortant des vestiaires…

Le piégeage de printemps n’a pas donné un résultat exceptionnel. Deux raisons à cela : la répartition des fondatrices n’est pas homogène, elles s’installent là où elles trouvent tout ce dont elles ont besoin. Deuxième raison, ce sont elles qui choisissent d’entrer ou pas dans un piège. Cela il faut s’en souvenir, c’est important.

Contre toute attente, ça mord enfin du côté de « lebon-endroit ». Après plusieurs jours de calme plat, un message m’attend dans ma boîte virtuelle.

Et c’est ainsi que je fais la connaissance de G. , « jeune » apiculteur d’une cinquantaine d’années. Chance incroyable, il n’habite pas loin de chez moi. Rendez-vous est pris. Je découvre un caractère avec lequel j’accroche bien et qui, lui aussi, sent la nécessité de s’engager dans la lutte contre velutina.

D’ailleurs, il y travaille déjà. Après plusieurs échanges il me fait part de ses recherches sur un laser qui élimine les frelons en stationnaire devant les ruches ! « Dark vador, sors de ce corps… »

Mais il abandonne le projet car le guidage du faisceau nécessite des miroirs de qualité à 40 euros pièce, et il en faut deux. Ceci rend le système inaccessible au plus grand nombre.

Règle n°2 : le dispositif doit rester à un prix abordable afin qu’un maximum d’apiculteurs puisse lutter efficacement contre le frelon.

Le binôme est maintenant constitué, velutina n’a qu’à bien se tenir ! G. est plutôt concentré sur la défense, alors que pour moi l’attaque paraît essentielle. Je confirme que la recherche des nids est possible et permet d’augmenter significativement le nombre de destructions. J’en ai détecté plus d’une vingtaine. Evidemment, c’est à refaire chaque année. Une action élargie permettra peut-être d’avoir une année de répit ? Il faut donc s’organiser et la chance va me sourire encore une fois.

Concernant la protection des ruches, G. explore déjà d’autres pistes de recherche qui vont rapidement apporter de nouveaux enseignements…

Chapitre 3 L’énergie, source de puissance et de faiblesse.

L’énergie, source de problème

En fouinant de-ci, de-là sur le net, je découvre l’armada de ce qui a déjà été créé comme système pour défendre les ruches. Dans la famille Electrique, Je découvre que Guitare et Violon ont une petite sœur, à savoir « Harpe ». Celle-ci, toujours employée en binôme, est placée en perpendiculaire de la ligne de ruches et intercepte les frelons survoltés qui tournent comme des fusées autour du rucher. La sœur jumelle veille à l’autre bout où elle remplit le même office.

Velutina le mélomane

L’investissement est conséquent pour qui ne possède qu’une ou deux ruches, et contrevient donc à la règle 2 (voir article précédent). Il est cependant intéressant si le rucher est important.

En ce qui concerne les nids trouvés et détruits, la saison est bonne. Je me positionne dès la première année dans le top 3 des perchistes bénévoles du GDSA. Il faut dire que ce n’est pas difficile, des nids, il y en a partout, il suffit juste de les chercher. Le « plan national frelon » élaboré par GDS France et Fredon France prévoit la mise en place d’une chaîne verticale qui descend jusqu’au niveau départemental. Le conseil d’administration du GDSA cherche qui sera son maillon pour notre département. Comme la question m’est posée gentiment, j’ai la faiblesse d’accepter.

J’expérimente aussi la piqûre du frelon. Une des techniques pour remonter jusqu’au nid consiste à fixer un morceau de fil léger à l’abdomen de l’insecte avant de le relâcher et de le suivre. Ne souhaitant pas m’embarrasser avec des anesthésies temporaires, je me contente de bloquer la bestiole avant de la saisir par l’avant. Je porte un gant bien sûr. Malgré cela, il arrive plusieurs fois que le dard transperce la couche de protection et m’empale le doigt. Personnellement, je préfère la piqûre du frelon à celle de l’abeille.

Le premier frelon équipé d’un fil a plongé dans la haie mitoyenne pour immédiatement s’emmêler dans les branches. Le second a chu lamentablement devant moi pour filer à pied en direction de la sortie.

Enfin le troisième a pris son envol, tel un épervier s’élevant dans le ciel ! Il a facilement franchi le grillage du portail, puis, pris d’une flemme subite, a décidé de faire une pause au milieu de la route. Juste au moment où arrivait une voiture. J’ai ramassé le bout de ficelle et abandonné ce type d’exercice. Vivement qu’on ait des vrais frelons, des mandarinia de 6 cm capables de s’envoler avec un mouchoir fixé au derrière…

G avec lequel j’échange beaucoup me parle de ce qu’il a déjà testé. Avant le laser, il s’était intéressé à la harpe électrique. Désireux d’avoir un outil efficace, il a sans doute un peu trop forcé sur l’ampérage, un peu trop forcé sur le voltage. Bref, lorsqu’il a constaté qu’un frelon coincé produisait de très jolies étincelles, que le matin lorsque la rosée accumulée sur le fil court-circuitait le dispositif, qu’une simple feuille sur deux fils risquait de f… mettre le feu au sous-bois, il a décidé d’arrêter la musique.

Règle n°3 : le dispositif doit fonctionner sans source d’énergie.

Les harpes sont efficaces, cela ne fait aucun doute. Malheureusement la bonne protection de la ruche repose sur le maintien de l’alimentation électrique. Or cette permanence, cette continuité est difficile à garantir. Une batterie se décharge, peut être mise en court-circuit. Un panneau photovoltaïque produit de manière irrégulière, voire pas du tout. Ces deux sources d’énergie peuvent intéresser le malandrin de passage, lorsque ce n’est pas la harpe elle-même qui disparait…

Cette règle découle aussi logiquement de la règle n°2. Les échanges que j’aurai avec d’autres apiculteurs- dont des professionnels- confirmeront ce point.

G est membre de la FNGTA, un groupe de « Géo-Trouvetout » dépendant du Syndicat National d’Apiculture. Ils ont développé cet été une entrée imprimée 3D. Elle a le volume d’une boîte à mouchoirs en carton, et est destinée à piéger le frelon qui osera suivre une abeille dans le petit couloir menant à la ruche. Mais voilà, le frelon n’ose pas. Il se contente de déplacer son point stationnaire quelques centimètres plus en avant et reprend son activité de cueillette d’abeilles.

Entrée imprimée 3D

Règle n°4 : l’entrée doit être large et accueillante afin d’inciter velutina à s’engager dans le piège.

Cette règle nous oriente vers le vaste monde des muselières.

2021 s’achève. Vivement l’année prochaine que l’on teste d’autres trucs pour contrer velutina!

Chapitre 4 – 2022, année riche en enseignements et désillusions.

Comme prévu, je rejoins le conseil d’administration du gdsa et me vois confier le rôle de référent « frelons » dans le dispositif prévu par le plan national. La structure de ce plan ressemble à un fossile de tricératops : elle n’est pas très garnie- squelettique en fait, et en plus il manque pas mal d’os… Le frelon velutina dit « asiatique », dit « à pattes jaunes » n’intéresse pas grand monde. Après tout, n’est-il pas censé trouver sa place, s’intégrer dans nos écosystèmes en servant de nourriture à un prédateur supérieur, tout en contribuant à limiter l’expansion des espèces « fourrage » ? Malheureusement, il (le frelon) n’est visiblement pas au courant de nos attentes. Velutina continue à grignoter tout ce qui lui tombe sous les mandibules, sans hésiter à faire les poubelles et refuse toujours obstinément d’être mis au menu par qui que ce soit. Seuls se sentent concernés les apiculteurs, quelques mairies et les chanceux qui ont l’opportunité de pouvoir observer la croissance d’un nid parce qu’il pousse sur leur propriété.

G effectue beaucoup de recherches sur le net. Il a déniché de l’autre côté des Pyrénées les travaux d’un dénommé Fernando, l’un des pères de la « muselière » de ruche. Son idée est la suivante : un grillage à mailles fines vient protéger un volume devant la ruche afin de donner de l’air aux abeilles. Elles ont ainsi le temps de « calculer » les frelons est de s’élancer au moment propice. Un passage au bas du grillage laisse entrer les velutina kamikazes. Ils restent ensuite bloqués dans la muselière car la maille est trop fine pour eux. Ils traînent de droite à gauche et de gauche à droite, tels les chariots des machines à écrire vintage, avant de trouver l’accès latéral vers la traditionnelle bouteille-piège.

Monsieur Bouboule et le « flop » du filtre d’amour.

Il est essentiel de bien connaître l’ennemi afin de pouvoir agir là où le coup va porter. Je me renseigne donc toujours sur vespa velutina. La littérature est riche car le sujet épineux. Je découvre heureusement que « …la solution est proche car les recherches avancent… ».

Comme toutes les espèces de sa famille, Vespa velutina, amazone « z’ailée » (« zélée » fonctionne aussi) élève des individus mâles lorsque cela est nécessaire. Juste pour la bagatelle. On les distingue des ouvrières par la présence, en lieu et place du dard, de deux renflements jaunes, deux boules, d’où le nom de Monsieur « Bouboule ».

Monsieur Bouboule

L’arrivée de Monsieur Bouboule sur les ruchers indique que les générations sexuées ont été produites et qu’encore une fois, le cycle implacable poursuit son chemin. Comme tous les vespidae, Vespa Velutina utilise l’équivalent de son odorat pour communiquer avec ce qu’on appelle les phéromones, substances chimiques porteuses de messages précis. L’idée de nos chercheurs est donc de farfouiller dans ses molécules afin de composer le message correspondant à « je suis open » en langage velutina. Lorsqu’on a enfin réussi à mettre tous les mots, cela finit par fonctionner. En tous les cas, dans l’enceinte feutrée et contrôlée des laboratoires… Dans la « vraie vie » c’est un peu différent. Monsieur Bouboule a le nez peu performant et la substance se dilue rapidement dans l’air. Les essais n’ont pas permis des captures massives de mâles. Le point inquiétant, c’est qu’il subsiste toujours un flou impressionnant autour de la vie intime de vespa velutina, signe que l’on n’a pas encore creusé assez profondément.

Pour les apiculteurs, la déception a été d’autant plus grande que les annonces prometteuses avaient été nombreuses.

G décortique la muselière…la modifie, la transforme. Elle est en plastique imprimée 3D, en métal, des ailettes poussent, des contre-ailettes. L’idée me semble intéressante. Je m’y attelle de mon côté, comme je sais le faire, mode dégradé. Ce sera planche de coffrage (dans toutes les bonnes bennes de chantier) et grillage de sac à huîtres (les ostréiculteurs ne savent plus quoi en faire).

…à ailettes et contre-ailettes…

Si ce dispositif maintient efficacement velutina à distance, permettant aux abeilles d’assurer le pont aérien indispensable à la survie de la colonie, il ne règle pas pour autant le problème. La recherche et la destruction des nids restent indispensables pour mettre un terme temporaire au problème. On commence à appréhender sans totalement la cerner la notion de saturation de l’espace d’interaction abeille/frelon. Ce n’est qu’aujourd’hui que je trouve la formule pour qualifier le phénomène.

G piège du frelon avec ses muselières modifiées. Mais ce n’est pas encore satisfaisant. Les proportions ne semblent pas optimales entre la zone de protection totale et la zone de capture.

Merci tout de même Fernando pour la règle 5 : le frelon doit payer un tribut s’il a l’outrecuidance de chasser devant la ruche.

L’année 2022 s’avère calme en nids à détruire. L’un d’eux me laisse cependant un souvenir indélébile. L’affaire se déroule à portée d’ailes de chez moi. Il peut s’agir d’un de « mes » nids. Je suis appelé chez un couple qui, déjeunant tranquillement sur sa terrasse à l’ombre de la pergola, a constaté la présence d’une grosseur mal placée sur son garage. La grosseur s’avère être un nid de velutina de la taille d’un ballon de foot, de laquelle entre et sort un flot régulier d’insectes. Ceux-ci ne sont pas agressifs comme très souvent à ce moment de l’année. Ils ont décidé de construire à cet endroit en toute connaissance de cause. Les velutina savent qu’en dessous du nid se déplacent de paisibles omnivores qu’il est intéressant de côtoyer car on trouve tout ce dont la colonie à besoin à proximité immédiate.

Madame est très inquiète de la présence de ces frelons. Je passe un bon quart d’heure à la rassurer tout en m’équipant. Puis j’attaque le nid à l’aspirateur, ce qui permet de le vider de ses ouvrières avant de soulever les tuiles. J’en suis là, lorsque je sens à travers les ventilations de mon casque, que quelque chose est en train de me titiller la calvitie. La première piqûre confirme ce que je craignais : ma combinaison est mal fermée. Je plaque ma main sur la fermeture-éclair et en brassant mon casque, je me fais un shampoing à « la velutina ». Puis, une main toujours sur la tête, j’achève la destruction.

Madame « flippée » n’a rien perdu de la scène qu’elle observe depuis une fenêtre. Quand je lui fais signe que c’est fini, elle sort aussitôt avec une boite d’antihistaminique (elle est infirmière). Je constate qu’elle a grimpé de deux niveaux dans l’échelle de l’hystérie, il me faut une demi-heure de plus pour la faire redescendre. Une seule ouvrière a profité de la fermeture mal fermée. Malgré la dizaine de piqûres reçues, je ne ressens que de l’énervement. La douleur, ce n’est pas grave, c’est gérable. Bien fait pour moi.

(In petto, règle 5bis : » ta tenue, le temps de la vérifier tu prendras ». Vas-y! lâche-moi maître Yoda et va jouer avec ton sabre… )

Le principe de la muselière semble donc bon. Je l’ai appliqué de mon côté avec un double grillage qui sécurise les départs et retours à la ruche. Il manque pourtant quelque chose pour répondre à la règle 5 que nous venons de voir. La tente de capture devrait faire l’affaire. Nous ne sommes qu’en juillet, il reste du temps.

Chapitre 4 suite – 2022, année riche en enseignements et désillusions.

G est en contact avec un apiculteur qui cherche du côté de la tente de capture. L’idée, simple mais efficace vient de l’observation du comportement du vespa velutina devant les ruches. Dans une grande majorité des cas, lorsqu’il a capturé une abeille, il cherche à prendre de la hauteur. Ceci pour s’extraire des obstacles et pouvoir prendre le trajet le plus direct vers sa colonie. En plaçant une épuisette géante au –dessus de l’entrée de la ruche, on bloque donc de nombreux frelons à cet endroit.

Le travail de G

Ils errent ensuite de droite à gauche et de gauche à droite, usant leurs forces à la recherche d’une sortie.

Une solution qui fonctionne

Sur mes ruches, les muselières remplissent leur rôle. Il faut cependant complémenter avec une action manuelle et répétée: le coup de raquette vertical qui clouera l’insecte au sol. Heureusement je suis à proximité. De la fenêtre du bureau je vois mes ruches et peut intervenir rapidement. Coup d’œil par la fenêtre, alerte frelon ! Lâcher la souris, courir jusqu’à la porte, mettre les crocs, courir jusqu’à la ruche, prendre la raquette, taper le frelon, poser la raquette, rentrer, mettre les pantoufles, marcher jusqu’au bureau, saisir la souris…

Un colloque en ligne est organisé pour évoquer l’actualité autour du problème “frelon invasif”. Je m’y inscris, avide de savoir ce qui se trame, ce qui va nous débarrasser enfin de la bête. Les invités sont des pointures, cela promet d’être intéressant…

Après un état des lieux peu réjouissant, on passe aux choses sérieuses. On évoque l’utilisation de drone équipé d’une caméra thermique pour repérer les nids dans les arbres. (…Sur le tchat, les gens discutent. Quelqu’un parle d’un piège X excessivement efficace qui fait des ravages dans les rangs des frelons…) Ayant déjà joué avec de l’imagerie thermique, j’avoue avoir quelques réserves immédiates. Comment détecter une différence de température alors que l’enceinte du nid est destinée à empêcher la fuite des précieuses calories ? Comment trouver le nid alors que la végétation épaisse crée un masque thermique efficace ? (… Seul le piège X fonctionne et permet d’éliminer les frelons ! …) Par ailleurs, comment passer au scanner toute notre végétation avec une horde de drones, alors que l’envol d’un seul de ces engins vous assure l’arrivée en moins de cinq minutes d’un commando de la PAF armé jusqu’aux dents ? (… le frelon asiatique succombe toujours au piège X, le seul efficace ! …) C’est d’ailleurs ce que reconnait l’auditeur de l’instant. Le drone fonctionne, mais…

Le colloque se poursuit et c’est enfin l’apothéose. Une solution mécanique est proposée pour retirer les nids situés dans les arbres jusqu’à 20 m de hauteur. Il s’agit d’une espèce de main métallique montée sur un vérin hydraulique qui doit enfermer le nid dans un sac hermétique. Google à l’aide ! <Combien pèse un vérin de 20 mètres ?>

Réponse : plusieurs centaines de kilos. Dès lors, l’engin se déplacera sur chenilles. J’imagine la conversation entre la propriétaire d’un nid dans un arbre et l’opérateur :

“Ne vous inquiétez pas Madame, je suis là, vous ne risquez plus rien !

-Merci Monsieur ! vous êtes mon sauveur…

– Je vais devoir casser le mur pour faire passer mon engin.

-?…

– Les chenilles vont labourer copieusement le gazon mais dans un an on ne verra plus rien !

-???…

– Et il faut couper les branches pour que la pince puisse arriver jusqu’au nid…”

Mais avant de saccager la propriété, le gars est censé monter dans l’arbre pour boucher le trou et bloquer les frelons dedans…Tant que tu y es, pourquoi ne décroches-tu pas le nid? (…Achetez le piège X, le seul, le vrai, l’unique ! …)

Quelqu’un parvient enfin à museler le tchat, où des internautes commencent à s’énerver contre le spam continu. Le colloque s’achève sur un appel de fonds pour développer le bras mécanique. Flûte ! J’ai oublié de noter où l’on pouvait commander des pièges X…

Notre recherche est malade. Malade parce qu’elle cherche non pas pour trouver une solution réaliste, mais pour proposer une méthode qui intègre le produit imposé par ses fournisseurs de financements.

Chez moi, les choses se sont dégradées. Alerte frelon, pantoufles qui volent, passage en barrage par la fenêtre. Course pieds nus dans l’herbe avant de mettre une claque au velutina et de bien lui intégrer sa face dans la terre avec un caillou.

Heureusement, mes tentes sont presque achevées. Ce sera tubes IRL gratuits en 16 et 20 mm et toile-filet à la découpe. J’en suis à 10 euros pièces, cela me convient. Des pièges bouteilles latéraux constituent la dernière demeure des frelons. Les y faire rentrer n’est toutefois pas simple. Il faut les orienter par une inclinaison du toit. Et même comme cela, certains restent dans le coin opposé, tournés vers leur maison. Fatigués à force de voler, certains baissent les bras, enfin les ailes et redescendent pour découvrir que la porte vers la liberté était là. Ces petits salopards ont appris et ne se feront plus prendre. Toujours est-il que les expérimentations nous apportent des informations précieuses.

Déclinaison personnelle

Règle n°6 : le frelon doit passer rapidement dans un espace dont il ne pourra plus sortir.

Par chance, la pression est acceptable cette année. Elle ne laisse en rien présager l’apocalypse qui nous tombera dessus en 2023…

Chapitre – 5 Lorsque le beau temps génère le chaos.

L’année avait pourtant bien commencé… La végétation poussait, les fleurs s’épanouissaient, les oiseaux gazouillaient, les abeilles…ben… elles, elles bossaient.

Nous étions là, sereins, confiants en un avenir radieux car ce printemps semblait particulièrement propice à une année positive pour Dame Nature. Et pourtant… Quand on y repense, tout cela est très logique. Il suffisait de consulter les données de la météo pour que les voyants d’alerte passent au rouge.

Côté “référence frelon”, c’est plutôt calme. Le sujet intéresse peu. “Le frelon ? Oh, on maitrise, vous savez. Il suffit d’avoir un piège X et ça se passe correctement…”

La mortalité hivernale des femelles Velutina est normalement importante. Elle est évaluée à 95% des insectes présents en décembre, et est due à l’humidité, au cours de la phase de repos. Les femelles s’enterrent. Des pluies abondantes leur sont fatales. Or, l’hiver 2022-2023 a été particulièrement chiche en précipitations. La réduction salvatrice de la population n’a pas eu lieu. Velutina s’est doré les fesses au soleil de janvier…

Janvier au soleil

Pour ce qui est de la destruction des nids, la saison a démarré lentement. Rien d’exceptionnel. Le tsunami avançait tranquillement vers nous alors que nous baguenaudions tranquillement dans les champs de fleurs. Le combo muselière-tente remplissait son rôle. En août, les premiers signes inquiétants sont apparus. Les frelons velutina ne semblaient pas respecter les règles d’urbanisme fixées par les scientifiques, à savoir 200 mètres entre nids. La densification du tissu urbain sans doute…Nous avons trouvé des nids dit “secondaires” à 50 mètres les uns des autres, des nids plus bas que d’habitude, à ras de terre parfois.

Un nouveau PLU pour vespa velutina?

Lorsque les nids ont pris leur essor exponentiel, des hordes de velutina ont commencé à se presser sur les ruchers. Les apiculteurs qui avaient jusque-là négligé le problème ont été dans l’impossibilité de faire face. Les pertes ont été énormes sur le quart sud-ouest avec près de 13% des colonies détruites et parfois des ruchers totalement anéantis.

Chez moi, les dispositifs ont eu du mal à absorber cette multitude de frelons. Les colonies d’abeilles sont entrées en stress, ce qui n’est pas étonnant vu le comité d’accueil en stationnaire devant les ruches.

Règle n°7 : un brise-vue doit isoler la colonie afin que la présence de frelons à pattes jaunes ne génère pas de stress pour la colonie.

G constate les limites du grillage. Les insectes piégés dans les tentes y séjournent toujours trop longtemps avant de trouver ou pas l’entrée de leur dernière demeure. Il s’oriente vers un autre matériau qui va nous réserver bien des surprises : le polypropylène alvéolaire.

Mais cette année cataclysmique a également eu des effets positifs. Des voix se sont fait entendre de-ci, de-là. Des acteurs se sont mobilisés et associés pour faire évoluer la situation tant sur le plan local qu’au niveau national.

Certes, beaucoup ont appelé à l’aide les deux super-héros du quotidien que sont YAKA et ILFO:

“YAKA donner plus d’argent !”, “ILFO faire quelque chose !”

YAKA et ILFO, super-héros du quotidien

Je soupçonne d’ailleurs ces deux-là d’être en difficulté linguistique et de ne pas parler correctement. On s’adresse toujours à eux dans une version simplifiée, sujet+ verbe à l’infinitif+ complément, comme si la compréhension de notre conjugaison -certes un peu complexe, était en dehors de leurs capacités intellectuelles.

Ne sachant trop comment les contacter, ces fameux YAKA et ILFO, nous avons décidé de faire par nous-mêmes. En partenariat avec les dynamiques syndicats apicoles locaux, nous sommes allés toquer à la porte des grandes administrations départementales. Ceci nous a permis de rallier un certain nombre de personnes et d’organismes désireux de s’engager dans une réelle action contre le velutina. Des réseaux se créent peu à peu, effectuant un piégeage de printemps et signalant les nids en vue de leur destruction.

Règle n° 8 : Nous devons tout faire pour lutter contre le frelon velutina. Nous n’avons pas le choix.

La situation connue en 2023 est appelée à se répéter, dès cette année 2025 peut-être. En calculant aujourd’hui le cumul de pluie sur les quatre derniers mois (de novembre à février) on s’aperçoit que nous sommes dans des conditions encore plus défavorables qu’il y a deux ans. Et ce n’est pas le nombre de nids détruits l’automne dernier qui a limité drastiquement les reproductrices vivantes avant l’hiver.

Règle n° 9 : Dame Nature aura toujours le dernier mot.

Mais même cette règle, nous pouvons l’utiliser à notre profit.

Arrivé à ce stade, j’ai deux nouvelles à vous communiquer, les traditionnelles bonne et mauvaise.

La mauvaise ? Il s’agit de l’avant-dernier chapitre de ces chroniques.

La bonne : vous saurez tout sur notre nouveau dispositif de protection de ruche !

Pour vous faire patienter :

Chapitre 6 – Et si la ruche devenait la solution?

Le frelon est le problème de l’abeille. Et si la ruche devenait la solution contre lui ?

L’année 2024 démarre sur les chapeaux de roues. Le GDSA33 et les syndicats apicoles ont décidé d’interpeller les pouvoirs publics suite à la saison catastrophique que nous avons connue et il y a tout à faire.

“Faire, oui, mais quoi ? Et comment ? « 

« Ben…Yaka et Fokon.. ».

« Laissez-les tranquilles ces deux-là, leur agenda est plein. “

Diaporamas, visioconférences, réunions, le frelon à pattes jaunes doit avoir les oreilles qui sifflent.

Même la météo s’y met, avec des précipitations records durant l’hiver. Nous parvenons à mobiliser des élus, des volontaires et une action contre velutina prend doucement forme. Je n’ai pas trop le temps de bricoler, je mise donc sur le combo tente+muselière pour cette année.

De son côté, G poursuit ses essais. Il teste du polypropylène alvéolaire qu’il découpe à coup de laser. Le développement du prototype se fait autour du standard le plus courant de ruche, la « Dadant ou Langstroth 10 cadres » équipée du fond plastique bien connu, sur lequel la protection s’insère pile-poil (règle 1). Comme le polypropylène blanc se coupe mal au laser, G doit solliciter un grossiste pour des plaques en couleur. Le bleu est un peu trop sombre et il n’y a plus de rose. Ce sera donc du jaune.

G découpe des formes bizarres, les évide, les plie, les assemble.

Les bases ont été posées par les essais des années précédentes. Le dispositif est donc une protection d’entrée qui doit aussi piéger les frelons (règle 3, règle 5). Les possibilités de sortie sont multiples pour l’abeille qui dispose d’une zone de passage de 75 cm par 43 cm en façade et sur le dessous du dispositif. Cela augmente ses chances de survie puisque le prédateur ne sait pas où elle va se présenter. Le matériau choisi est léger, résistant et recyclable à 100%. Il sera traité anti-UV l’an prochain pour augmenter sa durabilité. Après découpe de la plaque, on obtient un ensemble d’éléments plats comme chez IK**.

La table de la salle à manger est alors investie pour l’assemblage, moment que les bricoleurs sauront apprécier.

La face avant est fermée par un grillage 5×5 mm. C’est ainsi que la cage se présente au début de l’été dernier. Cela me plait. Je viens donc y mettre mon grain de sel…

Des évolutions continues

Un grillage problématique

Le grillage pose problèmes. Les mailles irrégulières laissent des échappatoires au frelons. Par ailleurs, si on veut créer un kit, cela implique de fournir un morceau de grillage aux bords coupants sur lesquels l’apiculteur va inévitablement se blesser. Il est donc remplacé par une grille à reine. Placée verticalement, elle a la bonne largeur, la bonne maille et fait partie des accessoires de la ruche. Mais les abeilles peinent à sortir. Elles doivent se poser, faire un quart de tour, franchir la grille, faire un quart de tour et s’envoler. Trop long. Trop d’opportunités pour le frelon de cueillir la butineuse. C’est donc la grille qui fait un « quart de tour ». Les abeilles passent maintenant l’obstacle avec facilité.

Migration du cône et chemin lumineux

Ce que voit le frelon, une fois dans le piège

Opaque et de couleur uniforme, le polypropylène permet de concentrer l’attention du frelon vers la grille à reine où il s’acharne à chercher une sortie. Ce d’autant plus qu’un leurre optique lui donne l’impression que le fond, constitué de lames inclinées, est fermé. Pourtant, il peine toujours à trouver les cônes placés au milieu du « plafond ». Ceux-ci migrent et fusionnent : il n’y en a plus qu’un placé contre la grille. Nous avons ainsi une continuité de l’ascension du frelon (règle 6). Pour renforcer l’attrait de cette zone, des masques extérieurs filtrent la lumière et mettent en évidence le cône. Double effet, car ces masques cachent les abeilles sortant à cet endroit, leur donnant plus de chance d’échapper à la capture.

Brise-vue

Dans la cage, côté ruche, un panneau ajouré tient les frelons qui sont entrés à distance de la plage d’envol. Mais les abeilles perçoivent la présence des prédateurs. Des amas de gardiennes se forment encore, gênant la sortie des butineuses. Le panneau ajouré disparait au profit d’une pièce en forme de « S » couché. Il fait office de brise-vue, ramenant le calme dans la colonie (règle 7).

« …A partir de combien de degré de pente un frelon mort dévisse-t-il ? »

Question à priori saugrenue qui trouve son origine dans un constat fait par beaucoup d’entre nous : les frelons morts, ça finit par renifler un peu. Il faut donc vider le piège régulièrement afin d’éviter cela. Mais comment ouvrir le haut du piège pour extraire les cadavres sans laisser échapper les vivants ? Zoomons un peu, voyons ce qui différencie le frelon vivant du frelon mort. Le frelon fraîchement piégé est plein de vigueur. Il vole dans la cage et tente de sortir par les grilles, devant ou en haut. Puis il se pose sur les barreaux, auxquels il s’accroche à l’aide de ses pattes. Il finit sur le fond auquel il se tient toujours. Définitivement calmé, il repose sur le côté.

Dès lors, si le plancher est incliné, le frelon mort va glisser vers le point le plus bas. Alors, à partir de combien de degré de pente un frelon mort dévisse-t-il ? Réponse : 31°. Pour plus de sécurité, le fond de la cage est incliné de 37°. Ainsi les frelons morts finissent leur glissade à l’opposé de l’endroit où se trouvent les grilles et les frelons vivants. Une guillotine placée au point le plus bas permet de les extraire facilement sans risque de provoquer des évasions intempestives.

« Là, ça fonctionne… »

Le kit

En octobre, notre dispositif de protection de ruche (DPR) en est à sa 27eme version. Il a évolué tout l’été et a protégé 8 ruches situées en zone péri-urbaine sans autre dispositif de destruction : ni piège, ni harpe. 7 nids de vespa velutina ont été détectés à moins de huit cents mètres du rucher. Pour les besoins des tests nous avons décidé de ne pas les détruire. Finalement, ceux sont plus de 4200 frelons qui ont été capturés et aucune perte de colonie n’est à déplorer.

Dispositif efficace ? Oui. Dispositif miracle ? Surement pas. Velutina nous a appris une chose : il faut toujours se méfier de sa capacité d’adaptation. C’est pour cela que la diversité (piège, harpe, tente…) est indispensable pour pallier cette aptitude. S’il ne se fait pas prendre ici, peut être succombera-t-il ailleurs. C’est pour cela aussi que l’entrée de la cage-piège est évolutive. Seize positions différentes (plus ou moins ouvertes) doivent permettre de tromper le frelon et finir par le capturer (règle 4).

Bien qu’abouti, le projet continu d’évoluer pour répondre à des impératifs de mécanisation de la production et de protection de l’environnement.

Réduire les déchets

Les charnières initialement réalisées par retrait de matière (à gauche), sont devenues de simple ligne de coupe (à droite).

L’ajourage des masques prend une drôle de forme : celle des indispensables clés de montage. C’est un gain de temps de coupe et aussi la réduction drastique des déchets.

Et maintenant ?

Nous souhaitons partager avec nos collègues apiculteurs. Notre objectif n’est pas financier et en fixant le prix du kit à 30€ (règle 2) tout est dit.

En 2025 notre but est d’étendre l’essai à 500 ruches, d’écouter vos retours pour améliorer le dispositif, et de mettre en place une chaine de production viable.

Nous avons cherché un industriel pour assurer sa fabrication. Puis un local et des découpeuses laser professionnelles. Personne n’est capable de tenir le prix que nous avons fixé. Pas en Europe en tout cas. Aucun équipement professionnel n’est abordable pour une TPE qui démarre de zéro. Pour cette année nous avons dû nous résoudre à fabriquer nous-mêmes dans nos garages, avec du matériel grand public.

Voilà pourquoi nous avons dû créer BricoBee, SAS dédiée à l’outillage de l’apiculteur.

contact@bricobee.fr

Si ce projet vous inspire, si vous avez une solution pour nous aider, si vous venez d’hériter d’une vieille tante fortunée sans savoir quoi faire de ces euros n’hésitez pas à nous contacter.